Grève des journalistes : en être ou pas

Privilégiés ! Le mot est lâché. Les journalistes vont voir leur abattement supplémentaire de 30% réduit à néant, et c'est bien fait, estime en substance une partie de l'opinion publique. Ceux des français lassés des photos des stars de la télé qui bronzent à St-Tropez l'été, dînent aux frais de la Princesse dans les 3 étoiles l'hiver, et épousent la politique et les politiciens jusqu'au sens premier du terme.

C'est aller un peu vite en besogne et négliger la très très grande majorité des 29 000 journalistes français qui gagnent en moyenne 12 000 Francs /mois pour des semaines dépassant très largement les 45 heures. Difficile de faire pleurer Margot sur les aléas d'une profession dont les micros-privilèges (invitation aux Musées et aux théâtres, livres gratuits...) font partie de ceux qui agacent le plus leurs concitoyens.

A l'heure où la presse est en grande difficulté financière, où l'expertise demandée aux journalistes est, à juste titre, de plus en plus importante et où les journalistes jouent encore un rôle vital de "découvreurs d'affaires" : l'Etat va mettre à mal leur rémunération. N'est-il pas étonnant d'ailleurs que des politiques osent se mettre à dos le "4 ème pouvoir" ? Nullement, puisqu'en fait ne seront touchés au portefeuille que les petits salaires. Les grandes plumes, les éditorialistes qui comptent, les patrons de presse qui dînent en ville, et les stars du 20 Heures ne sont pas concernés par cette mesure. Au final, leur impôt baissera même substantiellement en tenant compte de la réforme Juppé de l'impôt sur le Revenu.

Alors aujourd'hui, les "soutiers" de la presse sont en grève. Les tycoons de l'info les soutiendront du bout des lèvres et les français s'en moquent pour la plupart. Pour notre part, à MagNet, nous ne ferons pas grève aujourd'hui. Nous estimons tout simplement qu'évoquer ce problème sur Internet portera plus qu'afficher une page blanche.

Nos concitoyens estiment que cette réforme amènera plus d'égalité. Elle ne fera en fait qu'augmenter la précarité dans une profession sinistrée, rendant les journalistes plus fragiles et plus dépendants économiquement. Ce qui se joue là n'est certes pas un drame, mais un petit pas vers moins de démocratie. Quant au très faible écho que rencontre la grogne des journalistes auprès du grand public, il n'est peut être que le reflet de la part très relative qu'occupent finalement les journalistes au sein du 4 ème pouvoir.

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